vendredi 16 mars 2018

Palpitations

Papom, papom, papom [...]
Seul résonne le silence, sourd et dissonant.
Palpite.
Papom, papom, papom [...]
Vide de sens, lourd et disparate.
Palpite.
Papom, papom, papom [...]
Le son souffle, l'air chaud est captivant.
Palpite.
Papom, papom, papom [...]
Il s'étouffe, volatile il se dilate.
Palpite.
Papom, papom, papom [...]
Disparu dans le soir, altéré dans l'espace.
Palpite.
Papom, papom, papom [...]
Attiré par le noir, subjugué s'aggrave.
Palpite.
Papom, papom, papom [...]
Perdu dans l'abysse, glisse et se glace.
Palpite.
Papom, papom, papom [...]
Lentement se plisse, file et s'entrave.
Palpite.
Papom, papom, papom [...]
Palpite.
Pap... pom... pap... pom... pap.

mardi 13 mars 2018

Indélébile

Il est des heures,
Ils sont des jours qui défilent.
Les dés filent et le score tombe.
Les choses à faire,
Bien trop nombreuses.
On les accumule et puis on les perd.
Le temps est trop long,
Il marche derrière.
Il est des accents,
Ils sont des maux.
Ils sont ses verbes qui sonnent faux.
On a plusieurs années,
On a qu'un seul passé.
L'heure tourne et il est bientôt tard.
Tôt ou tard il est presque l'heure.
Il est l'un des leurres.
Ils sont pris au hasard.
Il est ce score.
Celui qui fait peur.
Le temps passe,
Il défile et il s'anime.
On vomit lettres et sons.
Haut en couleurs.
Les expiateurs s'amoncellent.
Il est le verbiage énonciateur,
Des douces années délivrées.
Le poids des âges n'est pas en retard.
Il n'est pas gras,
Il ne pèse rien.
Mais il est bien là,
Il grignote le corps.
Il est celui qui augmente le score,
Ils sont des nombres qui s'ajoutent.
Il grignote le temps qui passe,
Celui qui met trop longtemps.
Qui se voit lentement,
Celui qui défile...



Qui défile...

Qui se défile...



Il est le temps qui passe.

Chaque seconde.




vendredi 9 mars 2018

[...]

Faire quelques cartons, le soir. La nuit même, parce que la journée on l'a passé à discuter avec des êtres de chair et d'os virtuellement connectés au même endroit que soi. Connectés exactement au même endroit que soi, en même temps. On se retient, on se rend en retard, on s'oblige les uns les autres, on s'attend, on s'étoffe. On se raconte, on se rencontre et du coup on s'oublie. On s'oublie et on oublie nos vies. 

Nous sommes le réel virtuel, vénéneux généreux donateurs de valeurs éphémères et volatiles. 

Revenons à nos cartons. Ils n'avaient rien à voir avec des moutons, néanmoins, ils avaient tout à y gagner. Vidant, fouillant, triant, riant en retrouvant sa vie. Lire, se relire, décrypter des mots codés. S'amuser à se souvenir des moments jadis. Se surprendre, se réapprendre. Ca met en face de soi quand on quitte son nid, son toit douillet, plein de couvertures et de draps. S'y enrouler pour ne plus jamais le quitter.

Nous sommes les oiseaux envolés, trop près du nid à s'y fracasser la face contre notre reflet. 



[Bref, je suis en train de déménager]